Mathieu Bablet
Né en 1987 près de Grenoble, Mathieu Bablet est un auteur majeur du XXIème siècle. Non seulement il a développé un style graphique qui le situe d’emblée aux côtés des plus grands auteurs de bande dessinée de Tardi à Pratt en passant par Bilal ou Mignola mais la qualité et la richesse de sa narration en font aussi un auteur qui dépasse le cadre des genres qu’il aborde, à l’imaginaire aussi riche qu’un Haruki Murakami qui aurait abordé les rivages de la science-fiction doublé d’une réflexion sociale d’une extrême acuité dans la ligne d’un Damasio. Incontournable, il est sans doute l’auteur le plus représentatif du monde actuel et de la mélancolie de la jeunesse contemporaine.
Fraîchement diplômé de l’ENAAI de Chambéry (enseignement aux arts appliqués & à l’image), il envoie le dossier de présentation de sa première BD aux éditions Ankama dont il a repéré l’inventivité éditoriale. Son one-shot post-apocalyptique, La Belle Mort, est immédiatement repéré par Run en 2011, qui devient son mentor et lui propose de le publier sous son label 619, un des plus créatifs de la production française depuis plus d’une décennie. Mathieu Bablet, fan de films d’horreur et de séries B, y joue avec les registres du genre. Dès 2013, il passe à un autre niveau et livre son œuvre la plus personnelle, une fable mythologique, Adrastée, publiée en deux tomes puis en intégrale en 2016. La même année où il aborde le premier volet de son triptyque sur la science-fiction et son premier chef-d’œuvre, Shangri-La. Succès public et critique remarquables. Quatre ans après, il livre son second volet, second chef-d’œuvre dont l’accueil est encore plus retentissant. Si on ne doit lire qu’un seul livre cette année, il faut se plonger dans son Carbone et Silicium. On ne peut aimer la bande dessinée ou s’intéresser au monde d’aujourd’hui et passer à côté de cette œuvre exceptionnelle et majeure de notre humanité vacillante.
Tout demeurant centrée exclusivement sur la bande dessinée dont il creuse et étend à chaque recueil les possibilités, en 2018, pour rompre à l’isolement que lui impose chacun de ses recueils, il se lance dans la direction d’ouvrage d’un projet collectif et devient le maître d’œuvre d’une série de recueils explorant le fantastique et l’étrange, Midnight Tales, d’un concept et d’un format similaires aux DoggyBags publiés par Ankama et qui comprendra deux saisons de plusieurs tomes chacune paraissant dans l’intervalle de chacun de ses nouveaux ouvrages.
Prix pour Carbone et Silicium :
Prix BD Fnac/France Inter 2021
Prix Hors-les-murs 2021
Prix Utopiales BD 2021
Illustrations : © Ankama